Comment un deuil m’a permis de trouver ma voie professionnelle ?

23 oct. Écrit par Camille CORDELLA

Comment faire le deuil de mon papa?

J’avais envie dans cet article, comme ça à chaud, sans aucune préparation, de parler comment le deuil de mon papa m’a permis de trouver ma voie professionnelle.

Oui ça peut paraître fou dis comme ça et pourtant c’est la réalité. Pour ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, vous savez à quel point la perte de mon papa a été pour moi le plus gros drame de ma vie. Je l’ai perdu quand j’avais 18 ans, il est décédé après 12 ans de lutte et de bataille contre le cancer. Donc si on fait le calcul depuis mes 6 ans, j’entends parler de maladie, de chimio, d’amputation, d’hospitalisation. Les allers-retours à l’hôpital en espérant que la chimio fonctionne.

J’ai grandi avec ça, je n’ai pas grandi comme toutes les petites filles de mon âge. Pour moi la maladie, la mort, la peur, la culpabilité, le questionnement ont fait rapidement partie de ma vie.

Et puis les années avancent et nous arrivons en mars 2010. Je ne peux pas l’expliquer mais j’ai senti que son départ était proche. Comment je ne sais pas, pourquoi j’ai ressenti ça je ne le sais, pas à ce moment là. Mon monde s’écroule, je suis déchirée de l’intérieur, je n’arrive pas à croire ce qu’il m’arrive. C’était impensable que ce soit réel.

Et puis les premières questions arrivent: pourquoi c’est moi qui perd mon papa? pourquoi c’est lui qui part? est-ce que les gens vont avoir pitié de moi si j’en parle? qui va me tenir la main si je me marie? (oui j’ai aussi pensé à ça)

J’ai passé 8 ans de ma vie après son décès à culpabiliser, à être en colère contre tout le monde et personne. Contre ceux qui avaient encore la chance d’avoir leur papa, ceux qui vivaient bien le deuil d’un parent.

J’ai passé 8 ans de ma vie a avoir la gorge qui se sert chaque date d’anniversaire, chaque noël, chaque évènement familial, au mariage de ma sœur, chaque photo sur lequel il était présent. Bref pendant 8 ans, j’ai mis sous le tapis et j’ai refusé inconsciemment d’accepter les faits. J’en parlais à personne comme ça je ne souffrais pas, je n’allais pas au cimetière parce que sinon c’était réel. En fait c’est comme si mon papa avait disparu de ma vue.

Comment l’hypnose arrive dans ma vie

Et puis au bout de 8 ans, j’en ai eu marre, marre de souffrir chaque jour directement ou indirectement de son départ. Parce que oui, quand mon papa est parti, il s’est passé quelque chose dans ma tête, j’ai quitté mon compagnon de l’époque et j’ai rencontré un homme de 27 ans de plus que moi. J’ai passé 5 ans avec lui, à vivre dans la peur qu’il me quitte, à vivre selon ses envies et non les miennes. Et oui j’avais surement trouvé en lui une référence paternelle. Et puis au bout de 5 ans, il me quitte. Mais cette Camille, dépendante affective a vu une 2ème fois son monde s’écrouler. J’étais repartie dans la culpabilité, le questionnement, le mal être….

Et puis une amie qui débutait en hypnose m’a proposé une séance d’hypnose avec elle. Elle était encore gérante de son magasin de vêtement, elle avait aménagé l’arrière de sa boutique avec un siège confortable, on a fait l’anamnèse sur une banquette (qui servait aux clients d’essayer des chaussures.) A l’origine j’allais la voir non pas pour le deuil de mon papa, mais pour le deuil de la relation avec l’homme qui venait de me quitter. Et très vite elle a fait le lien entre cette relation amoureuse et mon papa. La séance a duré 1h, nous sommes un mardi soir. Le jeudi je suis au téléphone avec mon meilleur ami et je ne sais pas pour quelle raison je lui parle de mon papa. Et il me dit: “Camille tu me parles d’un sujet que tu n’as jamais abordé et tu en parles avec tellement de facilité.” C’est à ce moment là que je me rends compte qu’une séance d’hypnose d’1h au fond d’une boutique de vêtement m’a libéré 8 ans de souffrance.

Et c’est à partir de cette séance d’hypnose que le reste de mon cheminement se fait naturellement.

Je quitte ma ville

En 2018, je décide de quitter ma ville natale pour Nice. J’avais trouvé un emploi de gestionnaire de paie dans un cabinet comptable. J’ai pris mon chien, mes meubles et en route pour 900km à travers la France. J’avais besoin de tout quitter, de fuir ma vie, de me retrouver seule et de me construire ou me reconstruire. J’ai compris que je devais passer par là pour m’épanouir. J’ai tellement galéré et souffert pendant des mois. Parce que oui ce n’est pas en fuyant une ville que tu fuis des pensées, tes souvenirs. Donc pendant presque 1 an je souffre.

Et puis il y a ce voyage…

En 2019, je pars au Pérou et là je ne sais pas si tu as déjà eu la chance de vivre un voyage initiatique. Moi j’ai eu cette chance, je peux te dire qu’il y a eu un avant et un après Pérou. J’ai vecu 3 semaines hors du temps et incroyablement enrichissant. Je reviens à mon poste de gestionnaire de paie et là…. Tout s’éclaire, je ne peux plus continuer dans cette voie qui ne répond plus à mes valeurs. J’ai besoin de d’être utile, j’ai besoin de trouver un sens à mon activité. Et puis l’hypnose arrive comme un boomerang, un flash.

Ca m’avait sauvé la vie 2 ans plus tôt, ça m’avait sorti de tellement de douleur émotionnelle, qu’il était évident que je fasse ça. Que j’accompagne à mon tour des personnes à sortir de cette douleur d’avoir perdu un proche.

Je deviens hypnothérapeute

J’ai décidé de me former à la PNL puis à l’hypnose. Je travaille toujours en parallèle en tant que gestionnaire de paie pour pouvoir financer mes formations, je ne pars plus en vacances. Mes congés servent à partir en formation. Et je me forme dans le secret. Et les formations ont été tellement enrichissantes aussi pour mon développement personnel. J’ai appris beaucoup de choses sur moi même, j’ai avancé personnellement sur le chemin de la guérison. J’ai passé les certifications que j’ai obtenu et aujourd’hui j’exerce pleinement un métier qui a du sens pour moi,

Aujourd’hui, je suis certaine que si je n’avais jamais perdu mon papa, je n’en saurai pas où j’en suis aujourd’hui. Je ne serais pas la femme que je suis aujourd’hui. Alors oui, au fond de moi je suis toujours triste d’avoir perdu mon papa, il me manque mais la guérison m’a permis d’avoir une autre perception de ce manque. De faire une force, ce qui a un moment de ma vie a été ma plus grosse difficulté.

INSTAGRAM REJOINS MOI J’ai crée un programme pour aider les femmes hypersensibles à devenir les Héroïnes de leur vie